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Rolls-Royce Ghost : Exception anglaise.

Autrefois symbole de réussite, Rolls-Royce fait aujourd’hui partie des marques artisanales centenaires. A près de 120 ans, l’entreprise britannique se réinvente tout étant respectueuse d’une tradition hautement appréciable.

Lors de la création de la marque portant leurs noms en 1904, Charles Stuart Rolls et Henry Royce voulaient simplement créer la meilleure voiture au monde. Une devise qui anime dès lors la marque depuis ses origines, devenant de facto celle des privilégiés. Rouler en Rolls-Royce a toujours été le signe d’une grande réussite, les modèles de la marque étant dès lors réservés à l’élite. En Grande-Bretagne, notamment, Rolls-Royce est traditionnellement associé à la famille royale.

Rachetée par BMW au groupe d’armement Vickers à la fin des années 90, Rolls-Royce dispose depuis de toutes les ressources industrielles nécessaires pour poursuivre sa mission d’excellence, tout en étant capable de se doter des meilleures technologies du moment. En effet, jusqu’à 1998, une Rolls-Royce représentait parfaitement l’automobile britannique dans toute sa splendeur, arborant un design conservateur (parfois suranné) et recourant à des matériaux nobles (cuir et bois en abondance) pour offrir un habitacle cossu comme un cocon douillet.

Las, l’automobile évoluait plus rapidement que la mentalité ancestrale de Rolls-Royce et il était temps de réagir. BMW l’a bien compris. Tout en conservant intactes les valeurs cardinales de la marque, l’entreprise munichoise a décliné Rolls-Royce dans une nouvelle dynamique : l’usine historique de Crewe ayant été vendue à Volkswagen, il fallait repartir d’une page blanche et créer une manufacture ultra-moderne, implantée à Goodwood et intégrée à la campagne anglaise.

Avec la Ghost, dont c’est ici la seconde génération depuis le rachat par BMW, Rolls-Royce étend sa gamme contemporaine, qui avait été inaugurée par l’arrivée de la Phantom, symbole traditionnel des immenses limousines Rolls-Royce si chère à l’establishment britannique. La Ghost se situe dans le même segment que les fameuses Silver Spirit et Silver Spur qui relancèrent Rolls en 1980 (ces deux modèles succédant à l’emblématique Silver Shadow). Sans être aussi élégante que ses ancêtres, la nouvelle Ghost (cette version date de 2020) impressionne par son attitude déterminée sur la route. On ne peut échapper à la traditionnelle calandre en forme de temple grec, surmontée de cette flying lady plus que centenaire elle-aussi. Notre version d’essai affiche une peinture bicolore qui allège un peu l’ensemble esthétiquement.

L’habitacle, tout en adoptant une allure elle-aussi plus contemporaine, reproduit les standards élevés de la marque, avec un volant élégant face à une planche de bord classique (les écrans faisant face au conducteur ne sont pas sans rappeler le graphisme de ceux des voitures de luxe anglaises d’antan). Les occupants bénéficient d’un espace généreux à chaque place, même s’il faut avouer que  les places arrière sont celles qu’il faut privilégier pour circuler à bord de cette grande voiture luxueuse. La technologie disponible correspond à ce qui se fait de mieux aujourd’hui, dans tous les domaines, Rolls-Royce réussissant toujours à créer une ambiance intérieure unique en son genre, avec une finition ultra-soignée. Que ce soit à l’avant ou à l’arrière, les réglages multiples des sièges et de la climatisation offrent un confort d’utilisation exemplaire. Le ciel de toit éclairé, avec ses étoiles filantes, fait partie des éléments « signature » de la marque aujourd’hui et on doit avouer que cette solution (optionnelle) est très séduisante ! Animée par un (rare) moteur thermique V12 de 6.750 cc (soit la cylindrée historique de Rolls-Royce), cette Ghost dispose d’une puissance de 571 ch pour animer sa conduite. Tout simplement impressionnant également. Respect des nouvelles règles du marché automobile oblige, Rolls-Royce propose également un modèle électrique (la Spectre) qui fera regretter aux puristes le charme des mécaniques à essence. La consommation de la Ghost est, cela dit, assez élevée : on dépasse allègrement les 17 litres aux 100 km sans s’en rendre compte. Si la consommation s’envole aisément, le prix du modèle peut rapidement atteindre des sommets lui-aussi, en fonction de la liste des options sélectionnées. De quoi faire gonfler l’addition à près de 500.000 euros. La qualité exceptionnelle et le caractère exclusif sont à ce prix. Rouler en Rolls-Royce continue à faire partie des objectifs d’un style de vie réussi pour les passionnés d’automobiles…

©DM(df)-23/11/2023 Photos : ©Pierre Fontignies