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Des partenariats mondiaux pour Renault Group

Le constructeur Renault Group (www.renaultgroup.com) , dirigé depuis 2020 par l’Italien Luca De Meo (ex-Fiat et ex-Volkswagen), annonce ce 8 novembre 2022 son plan de développement, anticipé lors de l’arrivée de son Directeur Général et méticuleusement mis aux point pour porter l’entreprise au cœur du futur marché de la mobilité. L’exercice était attendu avec impatience par les analystes financiers et les observateurs du marché automobile.

Confronté à une crise importante, de gouvernance et stratégique, il y a un peu plus de deux ans (après le départ de son précédent dirigeant Carlos Ghosn), Renault avait dû entamer un plan de redressement qui a porté ses fruits sous la houlette de De Meo. Pour rappel, c’est Luca De Meo qui avait redonné tout son lustre à la marque Fiat, en travaillant avec le CEO du constructeur italien, Sergio Marchionne, au lancement de la deuxième génération de Fiat 500, en 2007. Un succès tel que De Meo s’est vu ensuite proposer des hautes responsabilités au sein du groupe Volkswagen, où il a notamment mis en place un plan de développement pour Seat en Espagne, créant ensuite une nouvelle marque sportive espagnole, baptisée Cupra, perçue aujourd’hui comme un acteur dynamique et crédible sur le segment des véhicules électriques en Europe.

Ces compétences ont aidé De Meo a préparer ce nouveau plan, présenté aujourd’hui lors d’un « Capital Market Day » à Paris. Le constructeur y annonce la création de nouvelles « business units », notamment « Horse » pour la production de moteurs thermiques (hybrides) et « Ampere » pour les électriques, afin d’accompagner de manière structurée l’évolution de la demande automobile monidale aux cours des prochaines décennies. L’originalité du plan comprend l’embarquement de nouveaux partenaires, tels que le Chinois GEELY pour Ampère (déjà solidement implanté en Europe avec Volvo et Polestar), ainsi que Google et Qualcomm pour définir les modèles de demain et accompagner la transformation digitale de l’entreprise. Des partenaires de poids qui crédibilisent Renault Group sur la scène mondiale, à l’instar de ce que Marchionne avait réussi pour Fiat Chrysler Automobiles (devenu entre-temps Stellantis, suite à la fusion du géant italo-américain avec le Français PSA), en nouant des partenariats avec Waymo (filiale de Google pour le développement de la voiture autonome) ou encore BMW.

En annonçant ces projets, De Meo donne ainsi corps à la révolution qu’il a mise en place aux sein de Renault lors de son arrivée. Et dont les résultats (positifs) commencent en effet à apparaître, le constructeur aux losange étant de nouveau bénéficiaire aujourd’hui.

En deux ans, De Meo changé radicalement l’organisation de son entreprise, effectuant un travail aussi bien structurel que philosophique, pour définir la place de Renault dans l’économie mondiale. Le secteur automobile vit aussi un changement de paradigme, avec l’obligation décrétée par la Commission européenne de produire (uniquement) des véhicules électriques d’ici à 2035. Et ce, pour atteindre les normes techniques édictées. Un enjeu considérable quand on sait que la voiture demeure un instrument de différenciation sociale important dans nos sociétés. Et qu’en même temps, cette préoccupation s’est simplement muée en besoin de mobilité auprès d’une partie importante de la clientèle et notamment des jeunes.

Le nouveau plan stratégique, qui capitalise sur l’annonce de ces partenariats, ne détaille pas encore toutes les ambitions financières de l’entreprise, mais donne avant tout un cap à Renault Group. La marque éponyme capitalisera sur son empreinte forte sur le segment des voitures généralistes (principalement sur les segments B et C, notamment avec le retour de la célèbre R5 électrifiée), tandis que Dacia (lancée à l’origine comme un constructeur low-cost) devient une entité à part entière avec un plan produit très attractif. Reste le segment « premium » sur lequel Renault Group n’a jamais pu vraiment percer malgré ses efforts en la matière aux cours des vingt dernières années. De Meo pense avoir trouvé la solution avec la marque Alpine. Aujourd’hui confinée à un seul coupé sportif, elle proposera une gamme de cinq véhicules à terme (2030) lui permettant de se mesurer aux concurrents allemands traditionnels. C’est une annonce extrêmement importante et qui témoigne de la foi de De Meo dans ses équipes pour réussir à imposer une marque française dans le concert des voitures de luxe. Dès 2026, Alpine ne produira plus que des modèles électriques, condition sine qua non aujourd’hui pour se développer sur ce marché. L’on sait déjà que le remplacement du modèle A110 actuel est développé en partenariat avec le Britannique Lotus (également propriété de GEELY) et il y a gros à parier que d’autres modèles haut de gamme partageront leur architecture technique avec celle des Lotus. GEELY entend en effet développer Lotus pour en faire un concurrent des Tesla et autres Mercedes.

Dans sa nouvelle définition, Renault Group évoque peu ses deux partenaires de l’Alliance, qui intègre en effet Nissan et Mitsubishi. On sait que les relations avec Nissan s’étaient tendues à une certaine époque. Il n’empêche que, dans le cadre de cette association, le trio Renault-Nissan-Mitsubishi demeure l’un des plus grands groupes automobiles actuels. DM-08/11/2022 Crédits photos : Renault.