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Analyse : Mazda CX-5

Le constructeur japonais vise à devenir un acteur sur le segment « premium » en Europe à l’horizon 2030.

C’est l’ambition de nombreuses marques de voitures : jouer un rôle sur le marché des véhicules haut de gamme en Europe, le plus rémunérateur, à l’heure où les constructeurs doivent affronter le défi de l’électrification, qui est onéreuse en terme de développement technique.

Le constructeur nippon Mazda fait partie de ce mouvement, annonçant d’ailleurs clairement son ambition d’être un acteur « premium » sur le marché européen d’ici à 2030. La marque part à la conquête avec un patrimoine déjà bien constitué. En réinventant le segment des roadsters dans les années 1990, Mazda a conquis ses lettres de noblesse. Dans le même temps, elle s’embarquait aussi dans une démarche proche de celles menées par Honda, Toyota et Nissan, qui créaient leur division de voitures de luxe, respectivement baptisées Acura, Lexus et Infiniti. Seul Toyota a, jusqu’à présent, réussi en imposant le nom de Lexus au niveau international. La tentative de Mazda, avec le label Xedos en Europe, fut moins heureuse. Mais cela n’enlève rien à la qualité de la démarche du constructeur, aujourd’hui bien conscient de ses talents.

Depuis des années, le design Mazda fait figure de référence parmi les marques japonaises. L’entreprise fut aussi la première à développer certains modèles, il y a de cela plus de trois décennies, avec la perspective de séduire le marché européen, considéré à l’époque comme la référence ultime. Depuis 2018, le Belge Jo Stenuit est devenu le « chief designer » de la marque au niveau européen. A l’instar des marques de prestige européennes, le design de Mazda est clairement identifiable, certains comparant même sa démarche stylistique à celle d’Alfa Romeo. La dernière génération du modèle roadster MX-5, de réputation internationale, fut d’ailleurs développée de concert avec le groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA, auquel appartient Alfa Romeo), pour donner naissance à la Fiat 124 Spider. FCA a entre-temps fusionné l’ensemble de ses activités mondiales avec le Français PSA.

Aujourd’hui, la gamme de Mazda vise clairement à établir la marque comme un rival d’Alfa Romeo et semble bien partie pour accéder à ce titre. Les modèles sont bien structurés pour constituer une gamme cohérente, le dernier-né étant le CX-60, dont la commercialisation intervient dans les semaines qui viennent. « Avec ce véhicule, nous entendons concurrencer l’Alfa Romeo Stelvio », confirme un porte-parole de la marque. Mazda part cependant avec un avantage sur son rival italien, en proposant le modèle en version hybride, ce qui n’est pas (encore) le cas du Stelvio. Mazda propose encore des modèles 100% électriques, à l’instar du SUV compact CX-30.

Notre essai portait ici sur la dernière génération de CX-5. Un modèle proposé depuis quelques années et revisité il y a environ un an, au niveau de son design extérieur. Concurrent de l’Alfa Romeo Tonale ou de l’Audi Q3, il affiche fière (et sportive) allure et dégage une impression évidente de qualité. Celle-ci se retrouve instantanément dans son habitacle, aux matériaux très soignés, notamment dans cette version haut de gamme (baptisée Takumi), qui reçoit un intérieur en cuir Nappa chocolat du plus bel effet et des inserts en bois du Japon sur la planche de bord. Taillé pour la route, ce SUV se montre à la fois confortable et nerveux, grâce à sa mécanique turbo diesel développant 184 ch. On regrettera cependant un présence sonore du moteur un peu trop élevée à bord (qui se dissipe en vitesse de croisière) et des trains roulants assez fermes. L’absence  d’écran tactile étonne également à ce niveau de gamme. Pas de quoi freiner les ardeurs de la marque cependant dans sa conquête du marché premium en Europe.

©DM-13/12/2022 Photos : ©Mazda Europe