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Le centenaire du « Surréalisme » se célèbre à Mons en Belgique.

Le CAP, pour « Culture, Art et Patrimoine », est le tout nouveau complexe muséal situé en plein cœur historique de Mons, une ville belge proche de la frontière française. Il offre une expérience unique de visite, en faisant le lien entre les collections muséales de Mons, le patrimoine, les beaux-arts, et la nature. Outre le musée des Beaux-Arts (anciennement le BAM) qui propose des expositions temporaires en mettant en exergue les collections montoises, le site comprend la maison des Collections, dédiée à l’histoire de Mons sous le prisme des collections communales et le jardin du “Poirier Beurré”, associant collection lapidaire, espaces de convivialité et permaculture. 

C’est dans cet endroit que se tient l’exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel », jusqu’au 16 février 2025. À l’occasion du centenaire du surréalisme, cette exposition offre une exploration inédite de l’histoire du mouvement en Belgique à travers le prisme de son rapport à la société. 
 
Peut-on encore, cent ans plus tard, percevoir les enjeux fondamentaux du mouvement surréaliste, toucher du doigt sa nature profondément subversive ? C’est la question que pose cette exposition, dont le commissariat est assuré par Marie Godet, Docteure en histoire de l’art. « Le surréalisme : bouleverser le réel » replace le mouvement dans le positionnement spécifique qu’il a revendiqué : entre la sphère artistique et la société.
 
Le surréalisme en Belgique naît avec la notion d’objet bouleversant, qui manifeste à la fois un refus de l’art et une recherche d’impact sur la réalité. A partir de ce point de départ, l’exposition suit le fil de l’objet à travers les décennies. Elle offre ainsi une perspective novatrice sur la question de l’objet surréaliste, qui n’a jamais été mise en lumière sous forme d’exposition en ce qui concerne la Belgique.
 
Paul Nougé explique que, pour que l’objet puisse agir sur le public, il faut le montrer de manière efficace ; pour y parvenir, il conseille de « s’adresser aux escrocs, aux coquettes, aux gens de foire et de commerce ». Dès lors, l’exposition propose d’examiner la façon dont les surréalistes des années 1920 et 1930 s’inspirent, entrent en dialogue et subvertissent à la fois l’imagerie publicitaire, les affiches électorales et autres messages destinés au grand public. Dans l’après-guerre, la situation change radicalement : la société s’approprie désormais le surréalisme, et la figure de Magritte en particulier, tandis que l’objet est au centre de la nouvelle scène artistique. Dans ce contexte qui préfigure celui que nous connaissons aujourd’hui, la charge subversive du surréalisme peut-elle encore être sensible ?
 
A travers un vaste panorama constitué de peintures, d’écrits, de photographies, et d’objets de plus de trente artistes, cette exposition montre le surréalisme en Belgique comme il ne l’a jamais été. Elle met au premier plan des questionnements déterminants dans l’histoire du mouvement qui n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent, tels que les débats autour de la diffusion et de la commercialisation des créations surréalistes. Cette approche permet de relire avec une perspective nouvelle les périodes les plus connues du mouvement, les années 1920 et 1930, mais aussi de découvrir les créations des décennies suivantes, synonymes de remises en question, de confrontations et d’extraordinaires renouvellements.
 
Cette exposition est étroitement liée à l’axe urbain et sociétal de l’art, promu par le CAP (Culture Art et Patrimoine), un complexe muséal de Mons inauguré en avril 2024. Cet événement s’inscrit également dans la lignée des grandes expositions que l’institution a consacrées au surréalisme, telles « Le surréalisme en Belgique 1924-2000 » (2006),  « Giorgio De Chirico – Aux origines du surréalisme belge » (2019) et « Joan Miro » (2022).

CAP
Exposition Le surréalisme : bouleverser le réel
19.10.24 > 16.02.2025
8 rue Neuve, 7000 Mons, Belgique
www.cap.mons.be

©DM08/12/2024 Photos : ©CAP, Mons