A travers une série d’événements, la Principauté de Monaco retrace le destin de l’homme qu’elle définit comme son « prince bâtisseur », le Prince Rainier III. Né en 1923, le père de l’actuel Prince Albert II de Monaco aurait en effet eu 100 ans cette année.
Prince dont on célèbre le règne le plus long en principauté (57 ans), il hérite d’un territoire exigu après la seconde guerre mondiale. Beaucoup le regardent de haut. Il n’aura de cesse de défendre l’histoire de sa nation, la faisant accéder à une diplomatie professionnelle, entrant également à l’ONU. Se donnant la mission de privilégier sa population à son destin personnel, il configure une principauté de rêve pour ses citoyens en développant le tourisme de masse tout en conservant une aura de magie à son pays. Supervisée par S.A.S la Princesse Stéphanie, fille cadette du Prince Rainier, l’exposition intitulée « Une ambition pour Monaco », évoque le parcours extraordinaire de ce prince moins conformiste qu’on imagine.
En épousant l’actrice américaine Grâce Kelly, il donne la touche glamour qui manquait encore et poursuit l’expansion économique et territoriale de Monaco, reléguant les jeux de hasard (le célèbre Casino de Monte Carlo) à un rôle mineur dans le chiffre d’affaires de l’État. En conquérant des nouveaux territoires sur la mer méditerranée, il peut enfin créer une ville moderne (Fontvieille). Chaque détail est validé par lui. C’est un visionnaire.
Les jaloux ne voient son pays que comme un état d’opérette, il s’empresse de lui donner une envergure culturelle quasi unique. L’exiguïté du territoire multipliera également par cent la créativité du génie civil local, notamment en faisant circuler le chemin de fer à travers des nouveaux tunnels qui, du coup, créent de nouvelles opportunités urbanistiques en surface.
Même si vivre à Monaco confère aux habitants et aux résidents des avantages financiers non négligeables (il n’y a pas d’impôts sur le revenu), le pays a su s’adapter à tous les défis successifs du monde moderne. Le dynamisme de Monaco n’a rien à envier à celui des monarchies pétrolières ou des pays d’Asie.
En parcourant les différents thèmes abordés au cours de l’exposition, on découvre l’intimité du Prince de Monaco, depuis l’enfance. Ses livres de classe, certains de ses devoirs sont exposés en toute simplicité. On y devine une personnalité attachante, consciente de son futur rôle au sein du pays. Toute sa vie, il aura d’ailleurs écrit de multiples notes à ses collaborateurs, à une ère où l’e-mail ou le téléphone portable n’existaient pas encore. Quelques notes « jaunes » (signe de l’impatience ou de l’énervement du Prince pour le suivi de certains dossiers importants) sont offertes au regard amusé des visiteurs.
En plus de cinq décennies de règne, il aura configuré un Monaco moderne, tant sur le plan politique qu’économique, environnemental ou architectural. Sans oublier la culture qui occupe une place importante à Monaco encore de nos jours.
Surtout, le Prince Rainier dote son Etat d’un enseignement de qualité, capable de former les élites du futur. D’où un vivier de talents capables d’occuper des hautes fonctions au sein de l’administration monégasque, tant au niveau national qu’international. Le Prince débordait en effet d’ambitions pour Monaco, faisant entrer sa nation à l’ONU et la dotant d’un important réseau d’ambassades.
Sur le plan économique, il prit également des risques importants, conquérant des nouveaux territoires sur la mer pour agrandir le pays et le doter d’infrastructures modernes, comme des hôtels ou des centres de conférences. Un pari réussi.
Plus d’infos: https://centenairerainier3.mc
©DM-24/07/2023 Photos : Archives Palais Princier de Monaco et Design Magazine.
